L’objectif de cette étude était de voir si la présence du Wharf, émissaire d’eaux traitées de la plage de la Salie (33), était susceptible d’affecter la structure des peuplements benthiques du site. La faune benthique est effectivement considérée comme un bon indicateur de perturbation des milieux marins côtiers.
En 2009, une trentaine de stations a été échantillonnée autour du Wharf et comparée avec des données de 1979 (19 stations) sur une zone géographique commune. Les peuplements ont été caractérisés par l’abondance et la biomasse des organismes benthiques ainsi que par différents indices de biodiversité. La qualité écologique du milieu a été évaluée à partir d’indices élaborés en accord avec la Directive Cadre sur l’Eau.
Entre ces deux dates, le fait marquant est le changement net de granulométrie allant vers des sédiments plus grossiers en 2009 qu’en 1979. Le facteur structurant dominant est l’hydrodynamisme très puissant qui déplace constamment les bancs et hauts-fonds de cette zone.
En 1979, deux bandes sédimentaires se dessinaient longitudinalement à la côte. Sur le premier km, les sables étaient moyens avec une richesse spécifique stationnelle inférieure à 10 espèces. Plus au large, en dehors du déferlement, succédaient des sables fins avec une richesse spécifique stationnelle >20. La zone entière présentait des abondances et biomasses de 834 ind./m² et 1,4 gPSSC/m², respectivement. La richesse totale était de 87 espèces.
En 2009, l’ensemble de la zone consistait en des sables moyens. Il s’en est suivi une chute logique de l’abondance (144 ind./m²), de la biomasse (0,8 gPSSC/m²) et de la richesse spécifique totale (34 espèces). Les caractéristiques hydrosédimentaires de la zone exercent une forte influence sur la structure du peuplement et expliquent sa qualification en très bon état de santé d’après l’indice AMBI.
Dans ce contexte, la structure des peuplements benthiques ne paraît pas perturbée par l’émissaire, même au niveau le plus proche (quelques dizaines de mètres).
X. de Montaudouin, G. Bernard, H. Blanchet, N. Lavesque et M. Cornet (Université de Bordeaux 1)
Université de Bordeaux 1, Agence de l’Eau Adour-Garonne, SIBA