L'étude intégrée du Bassin d'Arcachon éclaire les grandes tendances de l'évolution naturelle et socio-économique intervenant dans et autour du bassin. Elle montre que la bonne qualité des composantes de l'environnement local (eau, sédiment, matière vivante) a pu être maintenue en dépit de l'expansion urbaine et industrielle, au prix d'équipements importants en matière d'assainissement. Mais la densité croissante d'occupation de l'espace côtier ainsi que l'intensification des activités tendent à fragiliser le système.
Au cours de l’étude, l’évolution morphologique de la zone a pu être précisée :
- la communication entre le Bassin et l’océan n’est pas menacée ; en revanche, des changements importants de la côte et des bancs de sable vont nécessiter,
- dans le secteur des passes, une adaptation des sites d’exploitation (ostréiculture, loisirs, tourisme) ;
- à l’intérieur du Bassin enfin, le réseau hydrographique va se simplifier par colmatage des chenaux secondaires, le nord du bassin continuant à se combler.
Ceci pose la question de l’entretien des espaces naturels et d’exploitation (parcs à huîres, plages).
Une modélisation hydrodynamique a permis d’expliquer le fonctionnement du Bassin et de simuler l’effet des aménagements hydrauliques actuels, de manière à en vérifier la portée et les limites.
Les sujets qui ont perturbé la profession ostréicole, tels que les nuisances provoquées par les peintures de bateaux à base d’étain (TBT) ou la prolifération d’algues vertes, due à l’agriculture intensive sur les bassins versants, ont montré la sensibilité du Bassin d’Arcachon à l’introduction de substances et d’espèces étrangères au milieu. Ces dangers justifient l’extrême vigilance des usagers et des habitants. D’où la nécessité, pour rendre supportable une inéluctable évolution, d’innover dans la gestion des activités du Bassin d’Arcachon.
Reposant à la fois sur un bilan des connaissances et sur l’apport d’informations nouvelles, l’étude propose donc un certain nombre de mesures pratiques telles que :
- des travaux d’entretien du milieu pour maintenir les mécanismes naturels,
- l’adaptation des projets (ports, urbanisation) supportables pour le milieu,
- des choix de développement pour le Bassin, effectués à l’échelon intercommunal,
- la mise en place d’une cellule de suivi donnant les moyens d’une meilleure maîtrise de l’évolution de ce milieu particulièrement sensible.
J-M. Bouchet, J-P Deltreil, F. Manaud, D. Maurer et G. Trut (Ifremer - Arcachon)
Consultable et téléchargeable au lien suivant : https://archimer.ifremer.fr/doc/00081/19254/
SIBA , Conseil Général de Gironde, Ifremer, IERSO, CREOCEAN, Université de Bordeaux 1, Cemagref, SSA, SABARC