Plus de 5 ans après les travaux de nettoyage du banc de la Matelle, le constat est le suivant :
- L’herbier à Zostera marina de 0,8 ha, à la pointe occidentale du banc et qui avait été détruit malgré nos recommandations de préservation, ne s’est pas re-développé. Les quelques pieds de zostères observés en 2006 n’ont pas été retrouvés. Les fonds ont changé avec un développement de moules et de crépidules. Cette hétérogénéité de substrat a stimulé les effectifs et la diversité de mégafaune. La présence de crépidules est cependant préoccupante, leur biomasse représentant aujourd’hui presque 80% de la biomasse totale de cette mégafaune.
- La zone nettoyée et ensablée est colonisée par une faune opportuniste d’invertébrés (et par un recrutement en 2010 d’un bivalve qui disparaîtra sans doute rapidement). Aucun herbier à Zostera noltii n’a repoussé. L’herbier non directement impacté par les travaux de la partie orientale du banc, disparu en 2008, n’a pas repoussé. Cette dernière remarque confirme le sentiment exprimé lors des précédents rapports qui laissait penser que la zone de biocompensation (suite à la destruction d’herbiers sur le site de la Dispute) ne doit pas être recherchée sur la Matelle.
- Au vu des résultats de ces études menées entre 2002 et 2010, de la disparition quasi irréversible dans un proche avenir de l’herbier à Zostera marina (pointe occidentale), de la stabilité de la structure benthique des sédiments intertidaux (sans observation de pousse d’un herbier à Zostera noltii qui par ailleurs est en régression générale dans toute cette région), nous recommandons l’arrêt du suivi scientifique de cette zone (banc de la Matelle).
UMR EPOC- Station Marine d’Arcachon, Université Bordeaux 1- X. de MONTAUDOUIN, C. BINIAS, B. VEBRET, N. LAVESQUE