Dans le cadre du réseau REMPAR (REseau de suivi et d’expertise des MicroPolluants du Bassin d’ARcachon), plusieurs familles de micropolluants ont été suivies : les filtres UV (FUV) dans l’intra-Bassin, et les éléments traces métalliques (ETM) dans l’intra-Bassin et ses tributaires. Des campagnes d’analyses ponctuelles réalisées aux étés 2015 et 2016 sur les plages ont rapporté la présence de FUV à hauteur de plusieurs centaines de ng/L dans la phase dissoute, et plusieurs centaines de ng/g dans la phase particulaire ; avec une dominance de l’octocrylène, de l’avobenzone et du DHHB dans tous les compartiments, et la détection d’EHMC dans les phases particulaire et sédimentaire. Les résultats montrent une forte variabilité à la fois temporelle et géographique des concentrations retrouvées. Une campagne menée à l’hiver 2017 montre la présence de faibles teneurs en FUV, de l’ordre de la dizaine de ng/L. A la suite du projet, pour compléter et confirmer ces résultats, une série de 10 campagnes complémentaires sur 20 plages du Bassin a été conduite à l’été 2018 et les résultats sont en cours de traitement.
Pour les ETM, des campagnes d’analyses ponctuelles sur 17 éléments, et par DGT (Diffusive Gradient in Thin-films) sur 11 éléments, montrent d’une part un gradient de concentration vers la partie orientale du Bassin pour Co, Ni et Mn - les teneurs mesurées restant par ailleurs inférieures aux normes de qualité environnementales (NQE) - et d’autre part une augmentation estivale des teneurs en Cu. Les teneurs en Cu dissous extrapolées à partir des teneurs en Cu labile mesurées par les DGT pourraient dépasser la concentration prédite sans effets (PNEC) du Cu sur un des sites étudié en été. Cette augmentation des teneurs en Cu estivale est à mettre en lien avec l’usage de cet élément dans les peintures à usage antifouling, et à une augmentation de la fréquentation nautique l’été. Des mesures de gestion sont à prendre pour limiter la présence des antifoulings dans le Bassin.
Pour les tributaires, des campagnes d’analyses ponctuelles rapportent un fond géochimique marqué pour Al et Co et dans une moindre mesure pour As. A l’exception d’As, les concentrations moyennes des ETM ciblés dans l’état chimique et l’état écologique de la DCE n’excèdent pas les NQE. D’une manière générale, les résultats sur les ETM ne permettent pas de conclure à l’existence d’un impact anthropique. Toutefois, les ETM ne sont pas nécessairement les meilleurs marqueurs d’une contamination d’origine anthropique pour les tributaires du Bassin.
En parallèle de ces analyses ponctuelles, des campagnes de suivi par DGT montrent une augmentation des concentrations labiles de plusieurs éléments traces métalliques durant la période hivernale, pour Al, Co, Fe et Ni, probablement liée au fonctionnement hydrodynamique du territoire et aux résurgences de la nappe phréatique.
Jean-Philippe BESSE, Adeline THEVAND, Hugues Bijoux, Sabine JEANDENAND (SIBA), Laura MOURET, Nathalie TAPIE, Thomas CORRALES, Karyn LE MENACH, Patrick PARDON, Hélène BUDZINSKI (UMR 5805 EPOC-LPTC) , Jean-Louis GONZALEZ (Ifremer, BE/LBCM), Jean Dumont (UT2A)
Agence de l'eau Adour Garonne
Agence française pour la biodiversité (AFB / OFB)
Ministère de la transition écologique et solidaire