Durant l’été 2016, une enquête portant sur les pratiques d’utilisation et de recyclage des médicaments et des crèmes solaires a été réalisée auprès de 234 résidents des dix communes littorales du Bassin d’Arcachon et de 117 non-résidents.
D’un point de vue statistique, les analyses ont montré que les différences de pratiques entre les deux échantillons sont peu nombreuses, signifiant que l’importance du territoire dans la relation santé-environnement est finalement peu importante.
Ensuite, concernant la thématique, les individus interrogés au cours de l’été 2016 sont assez conscients des enjeux environnementaux induits par la consommation de médicaments, au travers de la présence de résidus médicamenteux dans l’eau, mais ont une connaissance plus limitée pour les résidus de crèmes solaires. Les pratiques de consommation de médicaments et de protections solaires sont diverses et les professionnels de santé jouent un rôle important, en particulier pour les conseils qu’ils peuvent fournir aux patients/consommateurs.
L’usage de ces produits a pour conséquence de générer un stock de produits non utilisés, dont il faut se débarrasser, à plus ou moins court terme et le retour en pharmacie est alors le principal moyen utilisé.
Concernant les intentions d’évolution des pratiques individuelles, elles sont différentes selon le produit concerné : les individus sont moins enclins à changer de pratiques en ce qui concerne les médicaments. Globalement, et malgré l’émergence de nouveaux comportements, les intentions d’évolution des pratiques individuelles dans le domaine des produits de soin sont assez limitées. Si l’aspect environnemental est une préoccupation qui s’impose de plus en plus, l’arbitrage reste encore en faveur de la santé.
Les réponses n’ont pas permis de faire émerger un levier d’action en particulier, toutefois, on peut noter que :
- parmi les nombreuses mesures générales qui favoriseraient la réduction des résidus pharmaceutiques dans l’eau, le perfectionnement de la filière de recyclage des produits pharmaceutiques est la solution qui remporte le plus de suffrages (85 %) ;
- à l’échelle du Bassin d’Arcachon, les trois premières initiatives envisageables sont : les campagnes de sensibilisation (89 %) ; l’accompagnement et l’éducation thérapeutique des citoyens (88 %) ; l’amélioration des traitements dans les stations d’épuration (78 %) ;
- au niveau individuel, l’éventualité des changements de pratiques est minoritairement envisagée : seuls 30 % des répondants envisagent une évolution de leur consommation de crèmes solaires. Cette proportion tombe à 19 % pour les médicaments. Les comportements semblent en revanche plus faciles à faire évoluer en ce qui concerne les pratiques de recyclage, notamment pour les crèmes solaires (48 %).
Sandrine LYSER (Irstea)
SIBA, Agence de l’eau Adour Garonne, Agence française pour la biodiversité (AFB/OFB), Ministère de la transition écologique et solidaire