Le Wharf de La Salie rejette en moyenne 60 000 m3 d’eaux épurées par jour qui se diffusent immédiatement dans l’océan à 800 mètres au large de la côte. Ces eaux bien que traitées et conformes aux normes en vigueur, contiennent un grand nombre de substances. Une question récurrente est ainsi posée : quel est l’impact du Wharf de la Salie sur les zones de conchyliculture d’Arguin et du Bassin d’Arcachon ?
Une première étude a eu lieu en 2008 permettant de caractériser les niveaux de contaminants organiques et métalliques de l’effluent du Wharf de la Salie, et de définir des traceurs moléculaires spécifiques représentatifs de cet effluent (substances pharmaceutiques, alkylphénols, métaux…).
Cette première phase a posé les bases de la connaissance chimique de l’effluent et permet donc d’envisager l’étude de son devenir dans le milieu récepteur à travers le suivi des traceurs moléculaires.
Une deuxième phase d’étude a donc été mise en place pour tester l’utilisation d’échantillonneurs passifs pour le suivi de l’impact du rejet du Wharf de la Salie sur les zones de production conchylicoles et en particulier sur le Banc d’Arguin.
Il apparait que les traceurs définis en particulier les substances pharmaceutiques sont de bons traceurs moléculaires de l’effluent du Wharf dans le milieu récepteur. Ces traceurs sont présents en quantités significatives dans l’effluent et ils sont correctement accumulés dans les échantillonneurs passifs sélectionnés.
Concernant la question de l’impact du Wharf de la Salie sur les zones de production conchylicoles, le suivi des traceurs moléculaires dans le milieu récepteur par les échantillonneurs passifs n’a pas pu mettre en évidence l’influence du rejet du Wharf de la Salie sur les zones de production conchylicoles au niveau d’Arguin. En effet l’effluent du Wharf de la Salie semble très fortement dilué dès son arrivée dans le milieu récepteur, les échantillonneurs passifs placés au pied du Wharf n’ont capté que de faibles quantités de traceurs. Les traceurs moléculaires n’ont donc pas été accumulés de façon significative par les échantillonneurs passifs posés au niveau du Banc d’Arguin.
On ne peut donc pas conclure que le rejet du Wharf impacte les sites de production ostréicole situés sur le Banc Arguin en terme chimique sur la durée de l’étude.
H. Budzinski, N. Tapie, J.L. Gonzalez, K. Le Ménach et T. Geny (Université de Bordeaux 1)
Université de Bordeaux 1, Agence de l’Eau Adour-Garonne, SIBA, Smurfit Westrock