La structure et le fonctionnement des communautés benthiques du Bassin d’Arcachon ont été étudiés. Ces peuplement se répartissent en fonction du niveau tidal, des caractéristiques du sédiment, des caractéristiques des masses d’eau sur jacentes (température, salinité, …) et de la présence d’espèces structurant l’habitat comme les zostères ou les huîtres formant des récifs.
La zone intertidale apparaît à première vue relativement homogène en raison de l’extension de l’herbier à Zostera noltii. Le peuplement des herbiers est cependant modifié en fonction des caractéristiques des masses d’eau sur jacentes, de la bathymétrie et de l’abondance de la végétation.
De plus, six peuplements ont été distingués sur les estrans dépourvus de végétation en fonction des masses d’eau, de la bathymétrie et des caractéristiques des sédiments.
Le domaine subtidal abrite également une mosaïque de peuplements benthiques. Une comparaison avec des études précédentes réalisées en 1988 indique une évolution de certaines zones : l’abondance de la macrofaune a augmentée dans certains chenaux internes en réponse à une teneur plus importante des sédiments en particules fines ; dans les chenaux isolés par rapport aux principaux axes hydrauliques la composition faunistique a été bouleversée ; enfin, une extension du peuplement des sables instables océaniques suite à des actions de dragage est observée.
Les flux de matière/énergie mis en jeu dans le domaine intertidal sont 4 fois plus importants qu’en domaine subtidal en raison d’une biomasse et d’une production globalement plus élevées en intertidal. Au sein du benthos, les principaux flux d’énergie/matière sont engendrés par les bactéries et la méiofaune. L’activité de la macrofaune représente environ 20% du débit total d’énergie dont la très grande majorité est liée aux détritivores.
Le taux de recyclage de la matière organique au sein du benthos est donc assez élevé et reflète une particularité de cet écosystème dominé par la production du microphytobenthos intertidal et la production primaire du vaste herbier à zostères naines.
L’activité des huîtres dont le stock cultivé est équivalent au stock « sauvage », combinée à celle d’autres suspensivores, consommerait la majorité de la production phytoplanctonique, peu élevée dans les eaux de la lagunes.
Hugues Blanchet (Université de Bordeaux 1)
SIBA, Université de Bordeaux 1