A la suite des travaux de dragage et de ré-ensablement menés pendant l’hiver 2003 sur le littoral du Pyla (1,1 Mm3), un suivi des peuplements benthiques a été réalisé aux printemps 2003 et 2004. Des travaux d’entretien (150 000 m3) ont été programmés pendant l’hiver 2005, puis l’hiver 2007, l’hiver 2009 (106 800 m3) et enfin lors des hivers 2010, 2012, 2014, 2016, 2018 et 2020 (152 469, 156 751, 153 000, 158 400, 144 000 et 170 000 m3 respectivement). La campagne de prélèvements de 2020 (= cette étude) ne peut donc être considérée que comme un bilan d’une succession de travaux 19 ans après l’étude sur l’état initial des peuplements benthiques.
1. Sur le Banc de Bernet et le Chenal du Pyla, il apparaît d’une part, que la différence entre état initial et états post-travaux, en termes de peuplements macrobenthiques, est visible mais d’autre part, qu’il existe un large noyau d’espèces caractéristiques des sables moyens qui restent présentes et permettent d’estimer que l’impact des travaux est de faible durée et de faible intensité. Par ailleurs, sur l’ensemble des années, aucune différence n’a été relevée en termes d’abondance, de biomasse et de richesse spécifique, entre l’état des peuplements 4 mois après les travaux et celui 16 mois après, la variabilité interannuelle l’emportant. Il n’en demeure pas moins que les espèces de la mégafaune, mactres en tête, ont été impactées par les tout premiers travaux, sans retour à l’état initial.
2. Sur l’estran du Pyla, des années particulières « ressortent », comme en 2005, 2010 et 2011, en relation avec un recrutement de coques et/ou de moules, sans succès d’installation.
3. L’année 2020 apparaît globalement dans la moyenne basse des valeurs du suivi.
4. Un suivi saisonnier des récifs d’hermelles a été initié en 2010. La recolonisation après ensevelissement (travaux d’engraissement) est rapide et suit l’érosion (les rochers sont rapidement recolonisés lorsque le sable s’en va et qu’ils découvrent). Après le dépôt de sable, les valeurs de surfaces recouvertes par les hermelles est faible (<25 m² pour les 12 épis) et ne cessent d’augmenter pour dépasser parfois les 100 m². La plus faible valeur observée correspond néanmoins à l’automne 2011, caractérisé par des destructions de récifs par les pêcheurs (recherche d’appâts). D’une manière générale, les différences de recouvrement par les hermelles entre les années avec et sans travaux hivernaux sont bien visibles le printemps suivant les travaux mais disparaissent dès l’automne.
X. de MONTAUDOUIN
L. BOE
N. LAVESQUE
L. COSTES
Unité Mixte de Recherche 5805 CNRS Université de Bordeaux, Station Marine d’Arcachon, Equipe ECOBIOC, Plateforme Biodiversité
Institut National des Sciences de l’Univers
SIBA