Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) sont surveillés depuis 1996 par le réseau de surveillance Ifremer « ROCCH » dans la chair des mollusques sur le littoral français. C’est dans ce contexte que l’institut a mis récemment en évidence une augmentation des concentrations en HAP dans les huîtres du Bassin d’Arcachon durant les 20 dernières années, sans dépassement des normes européennes.
Cette étude a pour objectif de répondre aux questions soulevées par ce constat. Dans un premier temps, un état des lieux exhaustif de la contamination de la lagune par ces composés a permis de confirmer les observations de l’Ifremer. De plus, les HAP ont principalement été détectés dans les secteurs orientaux de la lagune. On les retrouve dans tous les compartiments du Bassin (biota, sédiments, colonne d’eau) et ils présentent majoritairement une origine pyrolytique, ce qui indique un lien fort avec les activités anthropiques émettrices de HAP.
Ces activités ont donc été investiguées en partenariat avec les acteurs du territoire afin de les hiérarchiser. Des calculs d’émissions annuelles ont permis de conclure que l’activité responsable des émissions atmosphériques les plus importantes était le chauffage au bois. Le trafic routier, les feux de forêt, l’industrie et le nautisme produisent des quantités bien moins importantes, mais significatives. Ces résultats ne permettent néanmoins pas de prédire les quantités réelles de HAP qui se déposent sur le plan d’eau, ce qui constitue une perspective intéressante à ces travaux.
Hugues Bijoux (SIBA)
Université de Bordeaux (UB), Agence de l'Eau Adour-Garonne (AEAG), Comité Régional de la Conchyliculture Arcachon Aquitaine (CRCAA), Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (IFREMER)