Surveillance des passes du Bassin d’Arcachon en 2009 par imagerie satellite SPOT-5
Par rapport au 16 septembre 2008, l’image satellite du 24 juin 2009 montre des modifications
morphologiques importantes qui concernent essentiellement le secteur du Banc du Toulinguet, le secteur du Banc d’Arguin et la Passe Sud.
Entre la Pointe du Cap Ferret et le Banc du Toulinguet, une petite passe a diminué de largeur de façon relativement nette, alors qu’une autre plus au Nord semble s’individualiser.
Le Banc d’Arguin est stable, excepté sur sa partie ouest où deux bancs se sont rapprochés et ont émergé. La pointe sud du Banc d’Arguin en face de la Plage du Petit Nice, s’est rapprochée de la côte créant un goulet d’étranglement et un renforcement des courants d’où une forte érosion de la plage du Petit Nice. Un ancien paléosol avec des souches de pins maritimes est maintenant visible en bas de plage.
La largeur de la Passe Sud, au droit de la plage du Petit Nice, était de 520m en mai 2007, de 435m en septembre 2008 et de 400m en octobre 2009. Sa profondeur a augmenté passant de 20m à 24m, mais sa section mouillée (section immergée transverse) a diminué passant de 8200m2 en juin 2007 à 6600m2 en juin 2009 (diminution de 20%).
La section mouillée de la Passe Nord entre le Banc du Toulinguet et le Banc d’Arguin est encore inférieure bien qu’elle aie augmentée passant de 4690m2 à 5750m2, (augmentation de 23%). A cet endroit, la largeur de la Passe Nord est passée de 460m à 570m.
Plus au Sud, la plage de La Salie Nord a progressé. La largeur de la plage de La Salie Sud a peu varié.
Deux scénarios sont envisageables dans les années futures:
- cette évolution pourrait conduire à la fermeture de la Passe Sud avec un accolement du Banc d’Arguin à la plage du Pilat et du Petit Nice ;
- La Passe Sud subsiste malgré un rétrécissement et le Banc d’Arguin s’allonge en diminuant de largeur, puis disparait et les 2 Passes se réunissent pour en former une seule, comme en 1950.
Ce sont surtout les fortes houles qui jouent un rôle important sur cette évolution et comme leur intensité et leur fréquence sont imprévisibles, il n’est pas possible de préciser davantage les changements à venir.
J-M Froidefond, V. Lafon (Université de Bordeaux 1)
SIBA – Conseil Régional Aquitaine – Conseil général de la Gironde - ADERA – CNRS – Université Bordeaux 1